Lorsqu'elles illustrent des éditions imprimées, les inscriptions néo-hiéroglyphiques sont généralement accompagnées d'une traduction. Que faire dès lors que la traduction fait défaut, ce qui est généralement le cas pour les inscriptions figurant sur des monuments ou des tableaux ? Le visiteur ou le spectateur se transforme en déchiffreur, essayant de trouver une solution aux énigmes posées par les inscriptions néo-hiéroglyphiques. Le monument funéraire d'Hubert Mielemans (église Sainte-Croix, Liège, ca. 1558-1560) représente un cas d'école avec ses deux colonnes d'inscriptions. Même si manque toujours un témoignage direct, l'implication de l'artiste liégeois Lambert Lombard (1505-1566) fait peu de doutes. Ce dernier, qui était parti se perfectionner en Italie pendant près d'une année et demie, parsema généreusement ses œuvres de néo-hiéroglyphes. L'étude de ces dernières est l'occasion de réexaminer la question de la frontière entre les inscriptions néo-hiéroglyphiques (transposables dans une langue naturelle) et les « inscriptions » à but décoratif ou indexicales d'une certaine image de l'Égypte (sans possibilité de transposition). En l'absence du brouillon préparatoire qui dut nécessairement exister, le déchiffrement qu'on peut proposer des inscriptions du tombeau de Hubert Mielemans restera toujours un essai. L'interprétation suggérée ici s'appuie sur les sources disponibles à l'époque de la composition et suit les principes de rédaction attestés par ailleurs.
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