This episode is part of a series of four live round tables that took place in the art fair artgenève in early March 2022. They took place in French and will be available soon in English as a dubbed version.

La Financiarisation, la Valorisation Économique et la Représentation Médiatique/Financialization, Economic Valuation, and Media Representation

Samedi 5 mars à 15 heures, stand A10 / Saturday, March 5th, 3 p.m. stand A10

avec

Laurence Rasti, artiste photographe, CH

Anne-Claire Bisch, directrice générale des Ports Francs et Entrepôts de Genève, CH

Frédéric Elkaïm, conseiller en art, spécialiste du marché de l’art et fondateur de Art Now! CH/FR

Les faits sont éloquents ! Si le prix record d’une œuvre d’art contemporain d’une femme se situe dans les dizaines de millions de dollars, le niveau maximal atteint par l’œuvre d’un homme doit être multiplié par dix ! Difficile alors pour certains de ne pas considérer que la « valeur artistique » des pièces réalisées par les artistes femme seraient inférieures à celle des hommes. On voit donc que la valeur « financière » surdétermine un biais de représentation négative beaucoup plus profond qu’il n’y paraît. Au-delà de ce constat, on peut également s’interroger sérieusement sur les analyses publiées dans les médias, qui amènent encore les « prescripteurs de l’art contemporain » (curators, collectionneurs, galeristes, responsables d’institutions, critiques d’art…) à établir la liste des « Top artistes » où les femmes sont reléguées à un petit vingt pour cent du panel. Ces chiffres ne signifient pas que le travail dynamique actuellement fait pour une meilleure validation du rôle des femmes manque d’efficacité. Mais il témoigne de la pesanteur d’un ancien système de validation du travail des femmes. L’inertie d’un mécanisme genré de reconnaissance qui s’inscrit dans l’Histoire de l’art est toujours bien présent ! Et au niveau des mécanismes purement économiques, la notion de « sécurisation » des transactions est évidemment à l’œuvre. En clair, la cote des femmes reste globalement largement inférieure à celle des hommes tout simplement parce qu’elles sont trop peu à être considérées comme les « blue chips » (les valeurs sûres) des maisons de ventes aux enchères et des grandes galeries internationales. Il est évident que la présence massive des hommes dans la direction des galeries ou des départements de ces grands acteurs du marché de l’art sont également des facteurs importants. Comment donc faire évoluer cet ensemble de phénomènes solidaires ? Peut-être en commençant à s’interroger de manière plus consciente sur les liens de cause à effet qui se nouent entre la valeur artistique, médiatique et économique de la pratique artistique des femmes…

Texte de Frédéric Elkaïm

conseiller en art, spécialiste du marché de l’art et fondateur de Art Now!

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